Sur Paris, grand ciel bleu, magnifique soleil, temps idéal pour une balade !
En ce début d'après-midi, après une visite au Musée Jacquemart-André, plus envie de m'enfermer, il fait trop beau !

Seulement besoin de profiter de cette belle journée, flemmarder un peu...

Allez, un petit tour au Parc Monceau tout proche, mais ce n'est pas le sujet de cet article, je vous en parlerai donc une prochaine fois.

Ensuite, direction Place de la Concorde, tellement à dire sur cette place, une autre fois, peut-être...

et tout naturellement, j'arrive au jardin des Tuileries (situé à l'emplacement d'anciennes fabriques de tuiles, d'où son nom)

Pas mal de monde, normal,  la journée est si belle, mais tout de même, là, au fond, sur la gauche, ce rassemblement m'étonne un peu, un car de toursites qui vient de débarquer ? je m'approche, oui, je suis curieuse !

Je ne sais si la curiosité est un vilain défaut, mais elle permet parfois de faire de surprenantes découvertes.
En effet, une surprise m'attend ! Je suis accueillie par un large sourire ou devrais-je plutôt dire,

par de grandes dents

et de grands yeux

Tiens, curieux, ça me rappelle quelque chose... que tu as de grandes dents, de grands yeux...

mais, ici, point de grandes oreilles !

Ces sculptures sont l'oeuvre d'Ugo Rondinone,  artiste suisse, né en 1962, qui partage sa vie entre New York et Zurich.

Il est connu dans le monde de l'art contemporain depuis le milieu des années 80.

Invité du festival d'automne à Paris, il installe ses énormes têtes autour du bassin rond des Tuileries.

Vous comprenez pourquoi ces têtes n'ont pas d'oreille, peut-être n'ont-elles pas envie d'entendre le brouhaha et les réflexions des gens qui les entourent !

Têtes aux formes simples qui ressemblent à des modelages d'enfants, des trous en guise d'yeux et de bouche, des dents acérées, une surface faite d'empreintes de pouce.

Statues mystérieuses, on les dirait tout droit arrivées de l'île de Pâques !

L'ensemble "Sunrise East" est composé de douze sculptures de bronze recouvert d'aluminium évoquant les douze mois de l'année.

Quel mois représente celle-ci ? aucune idée, aucune indication sur les statues.

En cherchant, j'ai découvert qu'elle s'appelait

"L'étonné à la bouche en cul de poule"

"Le dépité" avec un nom pareil et une telle expression, ce doit être un mois d'hiver ! 

Ces têtes ont de quoi surprendre les habitués du lieu, canards, pigeons, mouettes et autres volatiles, mais peuvent laisser perplexes les passants… petits et grands, voire même les effrayer et les faire partir en courant...

Grotesques, diront certains, cependant ces totems souriants ou grimaçants, gais ou tristes, aux expressions énigmatiques plaisaient aux promeneurs qui les regardaient d'un air amusé.

Dans notre monde si tristounet, moi, elles m'ont fait sourire, à l'instar de celle-ci, ce n'est déjà pas si mal, je dirais même que cela fait du bien !

Ci-dessous une vidéo qui présente les sculptures dans le Jardin des Tuileries
 

Selon votre envie, avant ou après la Fontation Maeght, un autre lieu à découvrir : la Galerie Pieters.
Elle expose des objets d'Art modernes et contemporains.

On peut ne pas aimer l'Art moderne, mais l'entrée étant gratuite, pourquoi se priver du plaisir de la découverte.  Peut-être la seule occasion  de voir des oeuvres d'artistes mondialement connus, sans être obligé de faire la queue dans la file d'attente d'une exposition.

Depuis son plus jeune âge, Guy Pieters, d 'origine belge, apprécie les  peintres régionaux comme Gustave et Léon de Smet.
Plus tard, il s'intéresse au Pop-Art, au  mouvement Cobra.
Il est fasciné par les oeuvres d'artistes comme Picasso, Pollock, Miró, Dali, Magritte.

Guy Pieters ouvre sa première galerie en 1981 à Knokke-le-Zoute (le St Tropez belge, le soleil en moins...)

En 2000 il achète la galerie d'Alexandre de La Salle à Saint-Paul.
Il l'agrandit pour arriver aux 750m² de salles d'exposition et 40 ares de jardin d'aujourd'hui.

Il est très éclectique dans le choix des artistes qu'il expose.

À l'entrée "le grand ours" une oeuvre de François-Xavier Lalanne nous accueille.

Une fois la porte franchit, tout vous surprend, les oeuvres, les matières, les couleurs,
tel ce chien de William sweetlove.

Il demeure imprégné des excès de la société de consomation dans laquelle nous évoluons et cherche, en détournant les images, les matériaux ou les techniques de ce qu'il dénonce, à nous proposer une vision critique.

Une sculpture en acier corten de Bernar Venet, dont je vous ai déjà parlé,
un clic sur la photo ci-dessous pour retrouver l'article

Derrière la sculpture de Bernar Venet, vous apercevez un morceau d'un tableau de Robert Combas, peintre français, chef de file de la Figuration Libre que Guy Pieters défend avec conviction.

Également exposées, des oeuvres de Jim Dine, souvenez vous, j'avais aimé son "One heart on the Rock" 

Andy WARHOL et ses 

"Shoes"
Technique mixte 1980 102 x 151 cm
Sur ma photo, on ne voit pas les paillettes qui brillent, dommage, c'était joli !

et son alignement de boîtes de soupe

Campbell soup

Sérigraphie

(là, je suis restée dubitative !
ça ressemble étrangement aux rayons du supermarché !)

Un chat que j'aurais pu placer dans l'article "les chats de Saint-Paul",
celui de Niki de St Phalle
mais que surveille-t-il ?
les visiteurs s'aventurant dans le jardin, ou...

cette naïade...

  ... aux formes rebondies ! 

(également de Niki de Saint Phalle)

Arman
Sphinx 1989 Thème : La Bestiaire 130 x 110 cms 

J'ai même vu un éléphant rose...

il est l'oeuvre de Rotraut Uecker, artiste franco/allemande, veuve d'Yves Klein (décédé en 1962).

Sculpture de 2008 en aluminium peint  277 X 244cms

J'ai regardé cette oeuvre sur toutes les coutures, je n'ai pu trouver le nom de son auteur...

Cet article est bien long, mais je tenais à vous montrer la diversité des artistes présentés dans cette galerie.

Je n'ai pas été très loquace sur la présentation de certains, mais ayant d'autres photos de leurs oeuvres, je leur consacrerai un article...  bientôt  ?

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Comme vous l'aurez constaté dans mes précédents articles, la Fondation Maeght a réservé une place importante à Joan Miró.

Dans le jardin, je vous avais fait découvrir son "Labyrinthe" peuplé de sculptures oniriques monumentales  étranges.

Souvenez-vous, je vous avais dit que l'eau y était omniprésente.
Comment ? vous ne l'avez guère remarquée !
Pourtant... avant même de pousser les portes d'entrée, elle est là, comme en témoigne ce bassin au milieu duquel trône une fontaine de Miró.

Ne pas oublier de cliquer sur les photos pour en découvrir d'autres

Je vous laisse vous promener, à votre rythme, dans le "Labyrinthe", au milieu de ces bassins, accompagnés par le doux murmure des fontaines d'où l'eau jaillit de la bouche de gargouilles multicolores.

Les "Gargouilles" sont en céramique,
ainsi que le fond des bassins, également réalisé par l'artiste.

Si j'avoue être hermétique à certaines de ses oeuvres, en revanche, j'ai aimé ces gargouilles et leurs drôles de bobines.
De toute façon, l'eau exerce toujours un attrait indéniable sur le visiteur en lui procurant le calme et la sérénité qui lui manquent bien souvent.

L'Oeuf (1963) céramique de 1.85mX1,35m 

Les lignes épurées de l'oeuf m'ont également séduite.

Miró a oublié la poule, vous connaissez...
qui de la poule ou de l'oeuf était le premier ? mais ça, c'est une autre histoire  ;-)  

Au premier plan, la sculpture en marbre blanc, c'est "Femme à la chevelure défaite",
sur le mur du fond, une sculpture totem

Si les oeuvres de Miró sont largement représentées dans les différents bassins, d'autres artistes ont également apporté leur contribution.

Ci-dessous, un aperçu du bassin réalisé et signé par Georges Braque

Coup de coeur pour cette fontaine,
mais chut... ce sera pour une autre fois  ;-)

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...mais pas seulement !

Après une fermeture de quelques mois pour rénovation, la fondation Maeght a rouvert ses portes au printemps.

Pour marquer cette réouverture, une exposition exceptionnelle est organisée,

(pour plus d'information ou voir les oeuvres différemment, un clic sur images)

elle présente une sélection rare d'œuvres majeures : bronzes, plâtres et peintures issus en majorité des collections de la fondation.

De solides liens d'amitié unissaient les familles Maeght et Giacometti comme en témoigne le passage de cette lettre

.

  Alberto Giacometti  1901-1966
peintre, sculpteur et dessinateur suisse (né à Borgonovo- Suisse italienne).

Il fréquente l’école des Beaux-Arts de Genève puis celle de Paris, ainsi que  l’atelier d’Antoine Bourdelle.
En 1927, ses premières œuvres sont exposées au Salon des Tuileries, puis avec les surréalistes Miró et Arp à la galerie Pierre. Il y côtoie André Breton - Salvador  Dali - André Masson.
Il dessine des objets de décoration pour l’architecte d’intérieur Jean-Michel Frank et des bijoux pour Elsa Schiaparelli.

Pendant la guerre il quitte Paris pour la Suisse.
L’après-guerre voit son style s’affirmer avec les hautes figures filiformes que l’on connaît aujourd'hui.

"Femme haut chignon"

Bronze de 1948  (117X20cms)
 

En 1951, il expose " l’homme qui marche" à New York.

Celle-ci appartient à la Fondation Maeght

Bronze peint de 1960

Doublement impressionnée en regardant cette sculpture, en premier lieu, l'aspect famélique de cet "homme qui marche" me met mal à l'aise et ensuite, difficile de réaliser que je me trouve devant l'une des oeuvres, qui en février 2010, a été adjugée 74,2 millions d’euros chez Sotheby’s à Londres.

 
Si ses sculptures sont célèbres, comme
"le chien" bronze de 1951 (47X100cms)

si décharné que je ne l'aime pas beaucoup 

ou "le chat" bronze de 1951 (33X80cms)  tout aussi squelettique,

mais que j'ai tout de même trouvé sympathique, certainement dû  à mon amour des chats ou à cette citation 

"Dans un incendie, entre un Rembrandt et un chat, je sauverais le chat."
Alberto Giacometti

on connaît moins ses crayonnés,

ici , un portrait d'Aimé Maeght de 1959

ou ses nombreux tableaux.

J'ai été touchée par la puissance de sa peinture, en particulier par ces deux autoportraits.
Dommage que le rendu d'une photo ne soit jamais aussi intense que ce que l'on a ressenti  à un moment précis

En regardant ces mains saisissant "l'objet invisible", j'ai pensé que souvent, nous aimerions retenir ce qui nous échappe... 

Si vous souhaitez voir cette remarquable rétrospective, il ne vous reste plus beaucoup de temps, elle se termine le 31 octobre 2010. 

Mise à jour du 10 mars 2013 

Au musée de Grenoble exposition du 09 mars au 09 juin 2013.

Un ensemble de plus de soixante-dix sculptures, peintures, œuvres graphiques et photographies provenant pour l'essentiel de la Fondation Alberto et Annette Giacometti mais aussi de collections publiques et privées, françaises et étrangères.

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En me baladant à Paris, rue de Rivoli, d'étranges créatures dans la vitrine de la boutique des Arts décoratifs attirent mon regard. Mais qu'est-ce donc ?
Je m'approche un peu et je découvre des silhouettes habillées de papier...

  ...ce sont "les cintrées" de Marie Beltrami.

Marie Beltrami a travaillé dans la publicité pendant vingt ans, avec entre autres, le concepteur des si belles campagnes publicitaires  pour Chanel,  Jean-Paul Goude.

À la fin des années 70, elle commence à détourner les objets, les tickets de métro, les timbres poste, les couronnes des rois, ses lettres d'amour, bref, tout y passe !

La structure de base de toutes les réalisations de cette exposition est un cintre (vous vous en doutiez ?) qu'elle habille de papier froissé, plissé, de carton, de bande velpeau, de coton, enfin, tout ce qu'elle peut récupérer.

Elle se plaît à dire :
 le chemin le plus court d’un point à un autre,
n’a jamais été pour moi, la ligne droite, mais le rêve.

Cet art qui consiste à utiliser des matériaux "pauvres", s'appelle l'art Povera *, mouvement artistique italien, qui, au départ de Turin et de Rome, est apparu sur la scène internationale dans les années 1960.
C'est un style de l'art moderne.

Je vous laisse voyager au pays de l'imaginaire  

 "L’éternité, c’est ce qu’il y a de plus fragile, c’est du papier"

  Jean d’Ormesson

J'ai eu un coup de coeur pour Miss Chanel,
mais pour posséder un cintre recouvert de papier froissé,
il faut débourser une certaine somme,
voire même une somme certaine...

Si vous êtes intéressé(e)s,
Marie Beltrami
  24 Bd des invalides
75007 Paris

* Plus riche en sculptures qu’en peintures, l’Arte Povera se situe en opposition à l’art scientifique, au cinétisme et à l’op art, ainsi qu’à la société de consommation mise en images par le pop art. Il s’agit d’élever la pauvreté des matériaux, des moyens et des effets au rang d’art. Les artistes de l’Arte Povera souhaitent rétablir un contact direct et sensible entre le spectateur et les matériaux naturels. Ils effectuent un retour aux "arts premiers" en privilégiant les techniques artisanales frustes (feu, coups de haches) et les matériaux bruts (chiffons, terre).  Source

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