Il y a quelque temps, je m'étais promis de lui consacrer un article.
Un événement d'importance me pousse à l'écrire aujourd'hui,
le Grand Palais présente une exposition de 120 toiles signées par ce peintre Franc-Comtois de génie, précurseur du "réalisme".
Il fût très prolixe, en 58 ans de vie, il a réalisé plus de 1 100 oeuvres dont 30 sont au Musée d'Orsay et 83 peintures, sculptures et dessins au Musée d'Ornans.
Il utilise une technique très particulière : le couteau à palette pour peindre en pleine pâte, le fond noir de ses toiles où tout est disposé sur un plan unique, mais je laisse à Jules Castagnary le soin de vous parler de cette peinture.
Jean Désiré Gustave Courbet est né à Ornans le 10 juin 1819.
Ornans - Atelier où Courbet peignit "L'Enterrement à Ornans"
Issu d'une famille de vignerons aisés et cultivés, il étudiera au séminaire d'Ornans, puis à Besançon où il découvre la peinture. A Paris, il fera des études de droit à partir de 1840. En élève libre, il fréquente plusieurs ateliers de peinture dont celui du Louvre.
Un narcissisme poussé à l'extrême le fait se représenter dans de nombreux tableaux entre 1840 et 1848 :
Courbet au chien noir
En 1848, il se lie avec Proudhon (un autre Franc-Comtois) et désormais, le socialisme proudhonien détermine toute la peinture de Courbet.
C'est à partir du Salon de 1849 (qui accueille l'Après-dîner à Ornans) que l'on commence à parler de lui, en 1850 ce sont les Casseurs de pierres, que Proudhon qualifie de "première peinture socialiste".
1851 voit sa consécration avec Un enterrement à Ornans
Cette toile, de très grand format 6.6 m x 3.1 m réservé aux "grands" de ce monde, a marqué d'une trace indélébile l'histoire de la peinture, après elle, rien ne sera plus comme avant !
Les années suivantes, chaque toile de Courbet provoque des polémiques :
les Demoiselles de village (1851) Bonjour, monsieur Courbet ! l'Atelier du peintre (1855)
À partir de 1856, la gloire de Courbet s'étend à l'Europe. Il voyage en Belgique et en Allemagne.
Puis il rencontre Eugène Boudin (précurseur de l'impressionisme) à Honfleur, et sous son influence peint :
la femme au perroquet
Les Dormeuses... les Demoiselles des bords de la Seine.
L'été 1870 il peint les falaises d'Étretat, il y fera de nombreux séjours...
Le peintre prend une part active à la Commune de Paris en devenant directeur des beaux-arts. A ce titre, il participe à la destruction de la colonne Vendôme, le 16 mai 1871, "parce qu'elle magnifie les guerres impériales".
Après la Commune, il est arrêté et condamné à six mois de prison, il purge sa peine à Sainte-Pélagie.
L'Assemblée Nationale adopte le projet de reconstruction de la colonne Vendôme et Courbet sera rendu solidaire des frais, dans l'incapacité de payer, il doit s'exiler en Suisse, à La tour de Peilz, où il meurt le 31 décembre 1877.
Je m'aperçois qu'il est bien difficile de résumer en si peu de lignes, l'oeuvre immense de Gustave Courbet !
J'espère avoir mis l'essentiel, mais je ne voulais pas trop surcharger cet article qui part déjà dans tous les sens ;-)
Je ne peux quitter Courbet sans évoquer certains tableaux incontournables,
rendez-vous demain....
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